Ce devait être un jour de fête pour Le Refuge. Le 5 octobre dernier, l’association qui vient en aide aux jeunes LGBT+ (lesbiennes, gays, bis, trans) célébrait son passage en fondation. Mais un discours est venu gâcher la fête. « Ce statut de fondation reconnue d’utilité publique vous impose d’être encore plus vigilants, rigoureux dans votre gestion, sélectifs dans votre projet, encore plus attentionnés à l’égard de vos salariés et des personnes que vous accueillez, a déclaré le délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), Frédéric Potier. Pour résumer, la confiance n’exclut pas le contrôle, l’amitié n’interdit pas la vigilance. » Un rappel à l’ordre en écho aux rumeurs persistantes de dysfonctionnements au sein du Refuge et, surtout, aux récents départs de bénévoles et salariés.
Suivi défaillant des jeunes LGBT, équipes «humiliées»: la direction du Refuge gravement mise en cause
Ces derniers mois, des dizaines de bénévoles et salariés ont quitté la fondation Le Refuge, créée afin d’aider les victimes d’homophobie en rupture familiale. Plusieurs jeunes hébergés dénoncent une prise en charge défaillante. Malgré de nombreuses alertes et témoignages mettant gravement en cause la direction, celle-ci dément tout dysfonctionnement.
David Perrotin et Youen Tanguy
15 décembre 2020 à 19h09