Nicolas Sarkozy devrait dévoiler le 20 novembre son projet de création d'un Fonds stratégique d'intervention. Bien accueillie à l'origine, l'idée consiste à créer une sorte de fonds souverain à la française, pour mieux protéger les groupes des turbulences du capitalisme financier. Mais, dans la pratique, une tout autre réforme se dessine: l'Elysée envisage, sans passer par la loi, d'œuvrer à un quasi-démembrement de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) pour créer un fonds à la disposition de l'exécutif. Paradoxe: la CDC a précisément été créée en 1816 pour éviter ce type de dérives napoléoniennes dans la gestion des fonds publics. Parti pris.
QuandQuandNicolas Sarkozy a annoncé le 23 octobre dernier, lors d'un déplacement à Annecy (Haute-Savoie), la création d'un fonds stratégique d'intervention, pour défendre les entreprises françaises sensibles, l'annonce a été plutôt bien accueillie. Dans la panoplie des mesures concoctées par l'Elysée, semaine après semaine, pour limiter les effets de la crise financière ou contenir les turbulences folles du capitalisme, cette disposition est sûrement l'une de celles qui a été le mieux reçue. Las! On risque bientôt de déchanter, car le schéma qui a été arrêté risque d'avoir un prolongement auquel nul n'avait vraiment songé: un quasi-démantèlement de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), une des plus vieilles institutions financières de la République, placée sous la protection du Parlement.