C’est sa défaite la plus importante depuis 1981. Parti majoritaire depuis 2002, l’UMP n'a pas limité la casse comme elle le souhaitait : elle passe dans l’opposition en perdant plus de 100 élus (de 314 à 194 députés). Une défaite dans la foulée de celle de Nicolas Sarkozy à la présidentielle, marquant aussi l’échec d'une stratégie ambiguë à l'égard du Front national.
Parmi la centaine de candidats battus, on trouve un grand nombre d’anciens ministres. Claude Guéant dans les Hauts-de-Seine, Nadine Morano en Meurthe-et-Moselle, Michèle Alliot-Marie dans les Pyrénées-Atlantiques, Hervé Novelli en Indre-et-Loire, Frédéric Lefebvre en Amérique du Nord, Marie-Anne Montchamp au Benelux, ou Marie-Luce Penchard en Guadeloupe (battue dès le premier tour). Parmi eux, des parachutages ratés, comme celui de l’ancien ministre de l’intérieur ou de l’ancien porte-parole de l’UMP, des défaites d’élus très implantés (MAM élue depuis 1986, Novelli depuis 1993).
D’autres figures de la droite ont également été battues. Manuel Aeschlimann, l’ancien « monsieur Opinion » de Sarkozy, dans la circonscription d’Asnières-Colombes ; Valérie Rosso-Debord, l’une des “riposteuses” de l’UMP, en Meurthe-et-Moselle ; Renaud Muselier, le patron de la fédération UMP des Bouches-du-Rhône, à Marseille ; Guillaume Peltier, porte-parole adjoint de Sarkozy pendant la campagne, en Indre-et-Loire, Bruno Beschizza en Seine-Saint-Denis.
Autre défaite cuisante, celle de la Droite populaire, qui perd la moitié de ses 43 députés (lire notre article sur son échec). Vingt et un élus ont été battus (deux dès le premier tour et dix-neuf au second). Parmi eux : le sarkozyste Eric Raoult en Seine-Saint-Denis, Brigitte Barèges dans le Tarn-et-Garonne, Maryse Joinssains dans les Bouches-du-Rhône, Bernard Carayon dans le Tarn, Jean-Paul Garraud en Gironde, Christian Vanneste dans le Nord (battu dès le premier tour). L’UMP perd également huit des onze (nouvelles) circonscriptions des Français de l’étranger, qu’elle croyait pourtant acquises à la droite.
France
A l'UMP, place au travail d'inventaire, et aux divisions
L'UMP a subi une lourde défaite en perdant plus d'une centaine de sièges à l'Assemblée. Le « temps de l'analyse », repoussé à l'après-élections pendant la présidentielle, est arrivé. Critiques de la droitisation du parti et du «ni-ni», divisions, guerre de succession ont commencé, dès dimanche soir.