Prostituées et soldats, le couple indissociable de la Grande Guerre
Deux métiers ont souvent eu un destin partagé : les soldats et les prostituées. Ce fut particulièrement le cas lors de la Grande Guerre. Afin d'enrayer les maladies, l'armée française a même dû contrôler et organiser la prostitution.
AlorsAlors que les combats font rage depuis août 1914, la prostitution est des plus florissantes. Les soldats, éloignés de leur famille et plongés dans l'enfer de la guerre, sont en manque de compagnie féminine. « On peut mourir à tout instant, d'une seconde à l'autre. Quand la possibilité existe de répondre à son désir, il n'y a aucune retenue », raconte à France 24 le lieutenant-colonel Christian Benoit, auteur d'un ouvrage sur l'armée et la prostitution intitulé Le Soldat et la putain. Dans ses mémoires, le docteur Léon Bizard raconte de son côté le quotidien sordide des prostituées durant la Première Guerre mondiale : « On gagnait tout ce qu'on voulait dans les lupanars de la zone et des camps. Là, c'était la bousculade, un dur, dangereux et écœurant business : cinquante, soixante, jusqu'à cent hommes de toutes les couleurs, de toutes les races, à faire par jour, sous la menace continuelle des avions, des bombardements. »