France

Siné contre Claude Askolovitch : noms d’oiseaux et antisémitisme devant le tribunal

«L'affaire Siné» a fait son entrée, mardi 20 janvier, sur la scène judiciaire, pour la première fois depuis la polémique déclenchée cet été par la chronique de l'ex-dessinateur de Charlie Hebdo. Si la justice examinera, le 27 janvier, la plainte de la Licra pour «incitation à la haine raciale», elle s'est, pour l'heure, penchée sur une autre question: le journaliste Claude Askolovitch a-t-il franchi la ligne jaune en disant que le texte de Siné était antisémite? La procureure de la République a requis la relaxe à l'issue d'une très longue audience.

Marine Turchi

Il aura fallu cinq heures trente de débats pour démêler le contentieux opposant le journaliste Claude Askolovitch à Siné, l’ex-chroniqueur de Charlie Hebdo, mardi, au tribunal de grande instance de Paris. Cinq heures trente d’une audience remplie de débats transversaux (de la liberté de la presse à la définition d’antisémitisme), de piques, d’accusations, et des sorties caustiques de Siné.
C'est la première fois que «l'affaire Siné», qui avait déclenché une polémique cet été (lire les articles d'Edwy Plenel des 18 juillet et 3 août) et s'était soldée par le renvoi du caricaturiste de Charlie Hebdo (cliquez ici pour le rappel des faits), pénètre sur le terrain judiciaire.
Ex-journaliste du Nouvel Observateur, aujourd’hui rédacteur en chef du JDD, Claude Askolovitch était assigné devant la XVIIe chambre du tribunal correctionnel par Maurice Sinet, 79 ans (alias «Siné»), pour avoir déclaré, le 8 juillet dernier, sur RTL, dans l’émission de Nicolas Poincaré, «On refait le monde» (cliquez ici pour écouter l'émission), que sa chronique du 2 juillet évoquant la relation entre Jean Sarkozy et sa fiancée, la fille Darty, était «antisémite». «C’est un article antisémite, dans un journal qui ne l’est pas», avait-il déclaré, ajoutant que Philippe Val, patron de Charlie Hebdo allait «faire son éditorial pour expliquer que Siné est une ordure, a dérapé totalement et qu'il devrait partir».

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