De villages en préfectures, les Pyrénées s'essaient à la Nuit debout
Tandis que la place de la République capte l'essentiel de l'attention médiatique, le mouvement se développe aussi en régions. Si la question du mal-être démocratique demeure centrale, d'autres thématiques, plus territorialisées, émergent. Et la question des seuils à franchir est posée. Échos de deux soirées pyrénéennes.
MicroMicro en main, blouson de cuir et cheveux au vent, il ouvre l'AG. Pour lui, Nuit debout, c'est « d'abord un mouvement de protestation des travailleurs», qui concerne « 5 millions de musulmans stigmatisés» tout autant que « les jeunes, les petits patrons »… Il parle des Panama papers, rappelle la devise républicaine et convoque les « grands hommes » pour s'en défier : « Nous ne voulons plus d'un de Gaulle ou d'un Gambetta !» Plus tard dans la soirée, il plaidera pour une « grève générale insurrectionnelle». Lordon, place de la République ? Non. C'est David, 17 ans, précoce étudiant en Sciences-Po, en direct de Mirepoix, 3 500 habitants, mignonne petite cité de l'est ariégeois.