Voilà vingt-cinq ans que le débat public français est obnubilé par le voile – dernier exemple en date, Nicolas Sarkozy, qui au « JT » de TF1 le 17 mars, a jugé qu'il n'avait pas sa place à l'université. Vingt-cinq ans que ce morceau de tissu, plus ou moins couvrant, du foulard au niqab, porté par certaines femmes musulmanes au nom de leur foi religieuse, est l’objet d’une fixation récurrente dépassant le clivage entre la droite et la gauche. Des souverainistes du Parti socialiste et du Parti de gauche à l’extrême droite anti-islam, les opposants purs et durs justifient leur réprobation par une interprétation « stricte » de la laïcité. Pour défendre l’égalité hommes-femmes, disent-ils, ce signe religieux « visible » doit être marginalisé, voire interdit. La gauche est divisée, la droite aussi, comme en témoignent les désaccords affichés à l'UMP, le député-maire de Tourcoing Gérald Darmanin reprochant à l'ex-président de la République son approche « punitive ».
Dossier : Quartiers populaires et politique de la ville Analyse
Des crèches aux universités, vingt-cinq ans de fixation contre le voile
Depuis la fin des années 1980, la tolérance à ce signe religieux musulman diminue en France. En témoignent les débats incessants pour en restreindre la visibilité. Écoles, crèches, universités, entreprises : les interdictions ou les projets d'interdiction se multiplient.
22 mars 2015 à 12h07