Les entreprises «répondent à la crise par la coercition» de leurs salariés. Surtout des cadres, de plus en plus soumis aux «process». Beaucoup acceptent les heures sup', la pression, le stress jusqu'au jour où ils estiment que le retour sur leur investissement est insuffisant. Ingénieurs, commerciaux, architectes, responsables des ressources humaines… ils racontent pourquoi, pour eux, l'entreprise c'est fini.
«J'ai«J'ai pris des claques. À 42 ans. C'étaient des pressions terribles, inadmissibles, parce que je ne remplissais pas certains critères, parce que je ne faisais pas les bonnes marges…» En 2010, Alain quitte l'entreprise qui l'avait pourtant débauché un an auparavant. À l'époque, commercial dans la grande distribution, il s'est vu offrir un poste de responsable d'une surface de bricolage. «Une opportunité.» Et puis, le groupe a commencé à dégraisser. Ses collègues sont partis, et leurs tâches sont restées, se reportant sur lui. Il «adore» la vente et le contact avec le client, et le voilà noyé sous la paperasse. Il ne reconnaît plus son métier. «Je suis parti avant de déprimer sérieusement.» Avec les indemnités perçues à la suite de sa rupture conventionnelle de contrat, il construit une maison de ses mains. Il envisage de se reconvertir dans une profession plus simple, plus manuelle, un «bon emploi», «qui permet d'avoir la satisfaction du travail accompli en rentrant chez soi le soir». Il y a quelques jours, ce commercial chevronné a candidaté à un poste d'agent technique dans une petite municipalité du sud de la France. Pour lui, les grands groupes, c'est fini.