En juin dernier, l’Assemblée nationale a reconnu comme 21e critère de discrimination la précarité sociale. Claire Hédon, présidente d’ATD Quart Monde, répond aux questions que pose la mise en œuvre effective de cette loi, et la persistance des clichés qui collent à la peau des pauvres.
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EtEt si être pauvre vous pénalisait doublement ? C’est de ce constat qu’est né le combat autour de l’inscription de la précarité comme facteur de discrimination mené par l’association ATD Quart Monde. Le 14 juin 2016, l’Assemblée nationale a finalement retenu cette notion, qui s’ajoute donc aux 20 autres critères tels que l’âge, le handicap, le sexe ou encore la couleur de peau. ATD Quart Monde travaille sur cette question depuis sept ans et a notamment procédé à des testings qui montrent qu’un certain nombre de nos droits sont bafoués lorsque l’on est précaire : l’accès aux soins (voir les difficultés pour faire accepter la CMU à tous les médecins), au logement, au travail, à cause d'un parcours chaotique ou à la vue d’une adresse dans un « mauvais quartier »… De même, la peur de passer pour un précaire aux yeux du monde entrave l’accès aux aides et favorise le non-recours, au RSA notamment.