Aider… Oui mais comment ? Différents besoins se font ressentir face aux primo-arrivants, en France comme dans les pays qui se sont retrouvés depuis l'an dernier sur la route des migrants. Voici une liste (non exhaustive) de collectifs et d'initiatives auprès desquels chacun peut s'engager. Ou s'inspirer.

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En France
Le Programme J'accueille de l'association Singa permet d'accueillir pour une durée temporaire, entre un et neuf mois, un réfugié chez soi.
À Paris, le collectif La Chapelle Debout ! a été créé à l'automne 2015, dans le sillage d'expériences communes vécues avec les migrants parisiens depuis juin 2015. Dénonçant un racisme d'État, il lutte pour la liberté de circulation et d'installation, par l'auto-organisation, par l'autonomisation des premiers concernés et par des actions de désobéissance civile. Vous pouvez suivre sa page Facebook pour proposer, ponctuellement ou non, votre soutien : traduction, soutien matériel, présence aux actions.
Toujours dans la capitale, l'école Thot, en train de se monter, a pour ambition de délivrer cours de français et formations diplômantes pour les réfugiés et demandeurs d'asile. Bénévoles et professeurs de français langues étrangères sont recherchés. Dons en ligne ici.
L'association Voyage au bout de la 11, créée en octobre dernier, travaille également sur l'intégration par les cours de français. Elle est actuellement à la recherche de locaux susceptibles d'accueillir plus d'une centaine de réfugiés et de bénévoles chaque semaine. Mail de contact : voyageauboutdela11@gmail.com.
Le Collectif parisien de soutien aux exilé-e-s (CPSE) est aussi très actif. Depuis plusieurs mois, il s'organise pour apporter quotidiennement une aide matérielle, alimentaire, médicale, psychologique, juridique et administrative ainsi qu’un soutien inconditionnel aux personnes exilées, jeunes hommes, femmes, enfants ou familles et primo-arrivants. La Timmy est l'équipe du CPSE spécialisée dans l'accompagnement des mineurs isolés étrangers, dont la minorité est fréquemment contestée par l'aide sociale à l'enfance, qui dès lors refuse de les prendre en charge. Ces jeunes se retrouvent donc à la rue pendant plusieurs mois, le temps de leur recours. L'équipe les oriente entre autres dans leur suivi médical, leurs démarches administratives, organise des cours de français et activités sportives, les soutient au quotidien et milite pour faire évoluer la cause des mineurs isolés en général.
À Calais, plusieurs collectifs et associations sont actifs sur le terrain, certains depuis déjà plusieurs années. En particulier :
- l’Auberge des migrants. Mail de contact : laubergedesmigrants@hotmail.fr
- la permanence juridique de la « jungle » est en pleine campagne de financement et a lancé un appel aux dons. Mail de contact : permanencejuridiquecalais@gmail.com
- le collectif britannique Help refugees collecte vêtements, couvertures, chaussures, chaussettes, sacs à dos…
Pour le nord de la France, l'association Terre d’errance est également très présente sur le terrain et affiche sur son site liste des besoins et adresses de dépôts.
Dans le sud de la France, une mobilisation a commencé à prendre forme dans l'Aude, autour d'un de nos lecteurs, Jean-Michel Malvis. Dans son blog, il raconte une première collecte organisée à Narbonne à destination des réfugiés en Grèce. La collecte a été distribuée à Athènes, et une nouvelle collecte est en cours. Mail de contact : jmmalvis@hotmail.fr.
Nos partenaires associatifs de l'opération Ouvrez l’Europe #OpenEurope sont également engagés auprès des réfugiés. Bénévoles bienvenus et dons possibles en ligne : Médecins du Monde, Migreurop, Fasti, Gisti, La Cimade (voir le répertoire de ses permanences juridiques à travers toute la France dans le Club de Mediapart) RESF, Centre Primo Levi (qui tient un blog dans le Club de Mediapart).
Vous pouvez aussi signer la pétition « Moi, Européen-ne, je refuse que les réfugié-es soient refoulé-es en mon nom », lancée par des personnes venant en aide aux réfugiés à Paris sur leur temps libre, pour rappeler aux élus des pays européens que leur électorat n'est pas majoritairement composé de nationalistes, de racistes et de gens qui cèdent à la peur devant l'étranger ou la misère.
- Ailleurs en Europe
En Grèce, le collectif Solidarity2refugees s'active autour de l'Hôtel City Plaza, dans le centre d'Athènes, où squattent actuellement quelque 400 Syriens et Afghans. Besoins : nourriture, vêtements, médicaments… Les informations circulent sur le groupe Facebook.
Nombre d'autres collectifs se mobilisent depuis des mois en Grèce. Citons notamment le groupe Facebook Immigrant and refugee support à la recherche de volontaires et de donations ou le groupe Confused Volunteers pour tous ceux qui souhaiteraient se rendre en Grèce afin d'aider directement sur place. Ces deux groupes sont anglophones. Un autre groupe s'occupe plus particulièrement de collecter les dons pour Elliniko, ancien aéroport d'Athènes où vivent actuellement quelque 6 000 réfugiés.
Les principaux besoins, à l'heure actuelle : savons, shampoings, dentifrices et brosses à dents, liquides simples de désinfection, crèmes apaisantes, crèmes à raser et rasoirs, brosses, peignes, couches et produits de soins pour bébés. Un réseau d'éducation pour les enfants, à Athènes et au Pirée, est également en train de se mettre en place et nécessite du matériel pédagogique de base : crayons, taille-crayons, cahiers, stylos, gommes, feuilles à dessin, tableaux blancs à feutres, etc.
En Italie, de nombreux centres sociaux viennent en aide aux réfugiés. À Rome, le centre autogéré Baobab, qui a accueilli l'année dernière plus de 35 000 migrants en transit, a été vidé par les autorités en décembre. Mais des volontaires poursuivent l'expérience devant les portes du centre désormais fermé, les collectes de nourriture continuent, et de nombreux événements sont organisés – à retrouver sur la page Facebook de Baobab.
En Hongrie, l'association Migszol (pour « Migrants Solidarité ») rassemble des intellectuels qui font passer des messages auprès des politiques et dans la société, et des petites mains qui apportent de l'aide directe aux réfugiés de passage.
De son côté, l'association Menedék se concentre sur l'entraide de première main avec des travailleurs sociaux, des psychologues et des interprètes.
En Allemagne, d'innombrables initiatives viennent en aide aux réfugiés. Chaque quartier de Berlin a son groupe Facebook où l'aide s'organise : Moabit Hilft, Pankow Hilft…
L'association Volkssolidarität gère quatre centres d'hébergement à Berlin et recueille des dons en ligne.