Partir en vacances, c'est aussi rester dans le rythme
Cette année, un Français sur deux ne partira pas en vacances. Si l'instauration des deux premières semaines de congés payés en 1936 a voulu démocratiser cette pratique, la façon dont elle est mise en œuvre aujourd'hui témoigne de la persistance d'inégalités liées à des facteurs économiques, culturels et familiaux. Les femmes seules avec enfant(s) et les jeunes sont ceux qui souffrent le plus d'être exclus du rituel.
«Si l'accès aux vacances se démocratise progressivement, les écarts restent importants selon les niveaux de vie» analyse l'Insee dans sa dernière étude sur les départs des Français en 2004. En 2008, de taux de départ avait connu une légère baisse: «52% des persones interrogées affirment avoir passé au moins quatre nuit consécutives hors de leur domicile pour des raisons autres que professionnelles, contre 56% en 2006», notait le Credoc. Cette année, la tendance à la baisse observée depuis 2003 continue de s'accentuer, selon l'enquête de Protourisme, qui affirme que 46% des Français ne partiront pas du tout, alors qu'ils étaient 42% en 2008. A y regarder de plus près, la baisse ne concerne pas «les 20% de Français aux revenus les plus élevés qui partent de plus en plus avec 80% de taux de départ». Ce sont les foyers aux revenus inférieurs à 2.000 euros, notamment ceux des ouvriers et des employés, qui renoncent toujours plus à partir, «avec deux tiers de non partants» cette année.