Je suis assis dans la salle d’attente d’un hôpital psychiatrique, et je commence à rentrer dans mon rôle. Je suis un angoissé, je suis un paranoïaque qui se sent cerné et oppressé, je n’en peux plus et c’est pour ça que je suis là, justement parce que j’éprouve le besoin de me mettre à l’abri, à l’écart de ce monde qui m’angoisse. Je veux qu’on m’accepte dans cet hôpital parce que j’ai besoin de souffler, de me reposer, je suis épuisé, c’est trop de tension pour moi, je vais craquer si je n’ai pas de répit, je veux vraiment rester là, au moins pour quelque temps. Je répète tout ça dans ma tête, encore et encore, jusqu’à m’en imprégner, que ça se voie sur mon visage et dans mon corps. Mes jambes sont croisées, et j’agite nerveusement celle qui est posée sur l’autre. Je regarde tout le temps autour de moi, j’observe en cercle, sans jamais fixer mon regard plus de trois secondes sur un même point. Et je ressasse : je suis épuisé, j’ai besoin de repos, je veux rester ici parce que je n’en peux plus, je ne peux plus rester dehors, j’ai vraiment besoin de repos.
Comment je me suis fait interner volontairement en hôpital psychiatrique
« Pour échapper au service militaire obligatoire, j’ai simulé une maladie mentale qui m’a valu un séjour d’un mois et demi en HP – voici ce que j’y ai vu. »
26 octobre 2017 à 12h11