EADS: Lagardère et Daimler blanchis par le gendarme boursier
C'est une nouvelle illustration du capitalisme à la française. La Commission des sanctions de l'Autorité des marchés financiers vient de remettre son rapport sur le délit d'initiés présumé d'EADS. Des quatre griefs qu'avaient mis en évidence les enquêteurs du gendarme boursier, il n'en reste plus qu'un: l'information privilégiée sur les retards de l'A 380 au printemps 2006. Sur les dix-sept personnes au début mises en cause, sept seulement sont accusées d'avoir commis un délit d'initiés. Les deux actionnaires principaux d'EADS, Lagardère et Daimler, qui ont vendu chacun 7,5% du capital en avril 2006 avant que les déboires du gros porteur soient rendus publics sont blanchis. Ils ne savaient rien. Analyse d'un déminage.
DansDans la grande tradition de la régulation boursière française, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a réalisé un travail cousu au petit point sur le délit d'initiés présumé chez EADS en 2006. Gommant avec une grande méticulosité tout ce que les enquêteurs du gendarme boursier pouvaient avoir mis à jour de gênant et de dangereusement compromettant aussi bien pour la place de Paris que pour le subtil équilibre entre Français et Allemands au sein du groupe aéronautique, Antoine Courtault a remis le 28 juillet un rapport à la Commission des sanctions de l'AMF qui se veut un chef d'œuvre d'équilibre et de diplomatie.