Dans les Pyrénées, en montagne, loin du bruissement politique et médiatique, il s’agit bel et bien de partager l’espace avec l’ours, ce prédateur opportuniste et gourmand. Comment cohabiter ? Reportage sur les hauteurs ariégeoises où sa présence suscite les paroles des bergers, les jappements des patous, le déclic des pièges photographiques et le regard intéressé des vautours…
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LeLe Couserans (Ariège), de notre envoyé spécial.– Loïc désigne un arbre isolé, à 100 mètres en amont de sa cabane : « Il y a trois ou quatre nuits, j'ai entendu les chiens gueuler, j'ai mis un coup de phare et je les ai vus qui suivaient une masse sombre. C'était l'ours. Il avait les deux patous derrière et repartait tranquille, en dodelinant… » Lou Mossou (« le monsieur », l'un de ses surnoms occitans) est parfois bonhomme, c'est bien là son moindre défaut. Et il peut s'honorer d'une autre appellation, tout aussi humanisante : lou pé descaous, « celui qui va pieds nus ». « Certains l'appellent aussi “l'Autre”… », ajoute Mathieu, montagnard quadragénaire installé depuis vingt ans dans le Couserans où il côtoie bergers et éleveurs.