France

Les écolos font avec l'inconnue Hulot

Ce week-end, Europe Ecologie/Les Verts (EELV) a arrêté le calendrier de ses primaires d'investiture à la prochaine présidentielle, mais l'hypothèse d'une candidature Hulot, qui se précise, trouble le jeu face à une Eva Joly déterminée.

Stéphane Alliès

En ordre de marche, sans encore connaître précisément le chemin. Le conseil fédéral transitoire d'Europe-Ecologie/Les Verts (EELV) a offert ce week-end à Paris l'image d'un mouvement à peu près apaisé, après les tergiversations internes des derniers mois. Les acclamations du représentant de Tunisie Verte (parti reconnu depuis la chute de Ben Ali) par un parti qui, lui, n'a rien à se reprocher sur sa dénonciation constante du régime de Ben Ali, ont fait couler quelques larmes de bonheur. Et la participation de nombreuses têtes d'affiche écolo (pami lesquelles Daniel Cohn-Bendit ou Eva Joly, de retour de Tunis), et leur volonté d'apaiser les échéances à venir ont permis de bonifier l'ambiance samedi devant les médias, mais pas de surmonter totalement les tensions autour de deux votes internes sensibles, à huis clos dimanche et conclus «dans un flottement digne d'AG étudiante», aux dires d'un participant.
Tout d'abord, la désignation des candidats aux prochaines sénatoriales, dont douze seront éligibles en vertu d'un accord conclu avec le PS. Après avoir vu les votes locaux n'investir que des représentants issus de l'ex-parti Vert, au détriment de prétendants plus proches de la mouvance Europe Ecologie, le parlement d'EELV a rééquilibré la donne (à une large majorité des voix), en «repêchant» parmi les éligibles trois personnalités de la société civile: Leïla Aïchi (avocate spécialisée en droit de l'environnement) à Paris ; André Gattolin (activiste et chercheur en sciences de l'information, très proche de «Dany») dans les Hauts-de-Seine ; Esther Benbassa (sociologue et historienne du judaïsme) dans le Val-de-Marne.
Autre vote, bien moins tranquille: celui du calendrier des primaires d'investiture du candidat à la prochaine présidentielle. Contre toute attente, et après un long débat dimanche après-midi, alors qu'ils n'étaient plus que 80 sur les plus de 250 membres du conseil fédéral (pour la plupart partis ou partant prendre leur train pour rentrer dans leurs régions), ce fut d'abord le mois de septembre qui a été retenu pour le vote.
Dans une certaine confusion, et alors que la plupart des dirigeants d'EELV, et notamment les soutiens d'Eva Joly, plaidaient pour des primaires avant l'été, un deuxième vote a eu lieu, pour arrêter le calendrier suivant: un premier tour au cours du mois de juin, avant des résultats prononcés le 24, avant un éventuel second tour dans la foulée et des résultats définitifs le 9 juillet. Fureur d'une partie des pro-Hulot, annonçant un recours interne et souhaitant que leur favori puisse avoir plus de temps pour parfaire son acclimatation au paysage politique, au risque d'être éclipsé médiatiquement par la primaire socialiste (dont la campagne aura alors commencé).
Dans les couloirs du siège de la CFDT où se réunit historiquement le mouvement écolo depuis une dizaine d'années, les spéculations sont allées bon train, au gré des questions médiatiques exclusivement consacrées à Monsieur Hulot, sans déclencher toutefois les passions destructrices qui ont pu animer les coulisses pré-présidentielles écolos par le passé.

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