
C'était en août 2006, quelques semaines après l'annonce de la « maladie » du Lider Maximo, qui l'avait conduit à se retirer (alors, provisoirement) des affaires de la Révolution dont il laissait la gestion à son petit frère Raúl. Arrivé depuis sept jours à La Havane avec un collègue photographe, sans visa de journaliste, nous avions été, jusqu'ici, très discrets. Nous prenions tous nos rendez-vous en personne, ou depuis des cabines téléphoniques publiques, ou par des messages glissés sous les portes, nous évitions de rester trop longtemps sur place après avoir rencontré des personnes critiques du régime, nous avions changé trois fois de logement, nous avions quitté la ville pendant près de 48 heures pour explorer la campagne. Et pourtant, après un coup de fil de trop, passé depuis notre chambre chez l'habitant, la police est venue nous cueillir.