A Bruxelles, de notre envoyé spécial
Ce sont quelques lignes à peine, d'apparence très technique, mais elles en disent long sur la mésentente qui règne aujourd'hui entre Nicolas Sarkozy et Bruxelles. L'euro-député Jean-Paul Gauzès (UMP) a déposé un amendement, qui pourrait être adopté dès la fin avril au sein d'une commission du Parlement, pour offrir aux Etats menacés de banqueroute, un ambitieux système de protection juridique.
De quoi s'agit-il ? Le temps de reprendre des forces, un pays au bord de l'asphyxie profiterait, par exemple, de taux bloqués sur les dettes qu'il doit rembourser. Ce dispositif s'inspire du «chapitre 11» dont bénéficient, aux Etats-Unis, les entreprises en faillite. En clair, il s'agit, ni plus ni moins, d'organiser le scénario catastrophe tant redouté depuis le début de la crise : le défaut pur et simple d'un pays de la zone euro. Au cas où...
Au même moment, Nicolas Sarkozy en campagne répète sur tous les tons, aux électeurs français, qu'il a vaincu la crise. «Nous sommes en train de tourner la page de la crise financière» (Bruxelles, 2 mars). «La crise grecque est derrière nous» (Villepinte, 11 mars). «Le danger, c'est qu'une fois les crises calmées, l'Europe retombe dans la routine bureaucratique» (Strasbourg, 22 mars). A écouter le président, la faillite de la Grèce n'est plus qu'une très lointaine menace.
A Bruxelles, la campagne de Nicolas Sarkozy « l’anti-Européen » exaspère
Remise en cause des accords de Schengen, critiques contre la « bureaucratie » européenne, poursuite du « directoire » franco-allemand... Les Européens en poste dans la capitale belge observent avec un certain désarroi la campagne du président français, et son tournant euro-sceptique. Paroles d'élus et d'experts, à Bruxelles.
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