Lorsque Juan Luis Cebrian, le tout-puissant patron d'El País, a annoncé à ses salariés, en octobre, les grandes lignes du plan social qui les attendait, il s'est justifié avec un argument massue : le journal, premier quotidien d'Espagne, ne peut plus « continuer à vivre aussi bien ». Trop de journalistes, trop bien payés. Le raisonnement rappelle celui de Mariano Rajoy, le chef du gouvernement (droite), qui, à chaque nouveau plan d'austérité, explique aux Espagnols, l'air contrit, que le pays ne peut plus continuer à « vivre au-dessus de ses moyens ».
Presse: l'interminable agonie Enquête
«El País»: enquête sur un grand quotidien torpillé
Le couperet est tombé mi-novembre : 129 journalistes d'El País ont été licenciés. Un tiers des effectifs. Pourtant, le fleuron de la presse espagnole résiste bien mieux que ses concurrents à la crise. Le quotidien de Juan Luis Cebrian paie le prix de la folie des grandeurs de ses dirigeants et de ses conseillers... dont un certain Alain Minc.
2 décembre 2012 à 10h35
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