« On ne peut pas célébrer l’indépendance du Sénégal dans la boue »
Le Sénégal fête dimanche ses 50 ans. Et le président Wade, ses dix ans de pouvoir. Des cérémonies dont le faste agace beaucoup de Sénégalais. Reportage dans la «haute banlieue» de Dakar, où des inondations empoisonnent depuis des années le quotidien de milliers d'entre eux.
AuAu lendemain de l'inauguration de «son» pharaonique Monument de la renaissance africaine, conçu pour «durer 1200 ans», le président Abdoulaye Wade devait célébrer, dimanche 4 avril à Dakar, les 50 ans de l'indépendance du Sénégal, entouré de centaines de majorettes et militaires. Le «vieux», 84 ans, candidat déjà déclaré à sa succession en 2012, profite de cette fin de semaine faste pour assurer le service après-vente de ses dix ans au pouvoir. Quitte à faire preuve d'une certaine fébrilité: le chef de l'Etat a interdit vendredi, avant de se ressaisir in extremis, la tenue d'une manifestation de l'opposition, samedi dans les rues de la capitale, prévue comme une contre-programmation aux cérémonies officielles. Dès la mi-mars, dans un entretien à RFI, le troisième président du Sénégal indépendant, interrogé sur son bilan, avait mis les choses au clair: «Un échec? Je ne vois pas», avait-il résumé, mettant en avant la modernisation des infrastructures du pays et des progrès en matière d'éducation.