International

Monténégro: l'hégémonique Milo Djukanovic

Les quelque 450.000 électeurs ont choisi de renouveler le mandat du chef de l'Etat, Filip Vujanovic, dimanche 6 avril, la première élection présidentielle depuis que le Monténégro a proclamé son indépendance en 2006. Pourtant, c'est le Premier ministre Milo Djukanovic, l’homme qui dirige le parti au pouvoir, qui continuera de tirer les ficelles de cette ancienne république yougoslave malgré les accusations de corruption qui le poursuivent.

Maguy Day

Lors du scrutin présidentiel du dimanche 6 avril, Filip Vujanovic, le président sortant du Monténégro, a vu son mandat renouvelé pour cinq ans, en raflant 52% des votes dès le premier tour. Le parti démocratique socialiste (DPS) consolide donc son pouvoir politique face à une opposition divisée. D’autant plus que Milo Djukanovic revient sur le devant de la scène puisqu’il a repris en février 2008 son poste de Premier ministre, délaissé durant seize mois pour s’occuper de ses affaires. Depuis 17 ans, cet homme règne sur le ce petit pays de 650.000 habitants.
Malgré son jeune âge, Milo Djukanovic a atteint le record de longévité pour un dirigeant des Balkans encore au pouvoir. Il est promu chef du gouvernement pour la première fois, en 1991, âgé de 29 ans à peine, et reste en poste jusqu’en 1998, date à laquelle il devient président pour quatre ans. Considéré comme l’un des hommes les plus riches de ce pays, à peine plus grand que Grenoble et dont le produit national brut (PNB) par habitant représente tout juste un quart de la moyenne des pays de l’OCDE, l’homme d’affaires est incontournable. D’après le Courrier des Balkans, il détient trois sociétés de consultants et vient de prendre une participation de 7% dans la banque Prva Crne Gore dont le principal actionnaire est son frère Aco Djukanovic. «Le pays affiche des résultats encourageants, ce qui en fait un Etat viable économiquement. En revanche la concentration de la richesse nationale aux mains de quelques-uns est une source d’inégalité et d’instabilité politique», analyse Florian Bieber, spécialiste des pays de l’Est à l’Université de Kent.

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