L'arrivée d'un nouveau président à la Maison Blanche augure d'un rapprochement entre les deux ennemis de trente ans que sont les Etats-Unis et l'Iran. Pour autant, la question du nucléaire, l'attitude d'Israël et la position des conservateurs iraniens restent autant de questions qui peuvent ralentir cette «détente» même si le président Mahmoud Ahmadinejad a déclaré, mardi 10 février, que l'Iran était prêt au dialogue avec les Etats-Unis mais dans l'égalité et le respect mutuel. Troisième volet de la série de Mediapart. Et si Barack Obama à Téhéran imitait Richard Nixon à Pékin?
AvecAvec George W. Bush, la relation américano-iranienne était simple. Téhéran était l'un des vecteurs de l'«axe du mal», et les Etats-Unis étaient le «Grand Satan». Lorsque le président Mahmoud Ahmadinejad s'est déplacé, en 2007, devant les étudiants de Columbia University à New York (photo), il fut reçu agressivement par un président de faculté mal à l'aise, qui avait renoncé aux règles élémentaires de l'hospitalité – quelques chose de très choquant pour un Iranien. C'est aussi sous l'administration Bush que le Pentagone a développé un programme secret d'infiltration et de bombardement des installations nucléaires iraniennes. De leur côté, les gardiens de la Révolution ne se sont pas gênés pour équiper, occasionnellement, les milices chiites irakiennes en explosifs perce-blindage, et autres armes visant à combattre aussi bien les forces sunnites que les troupes américaines en Irak. Bref, tout allait pour le pire.