Youssef Seddik : «La Tunisie vit un séisme politique et religieux»
Depuis lundi, les affrontements se sont multipliés en Tunisie. Qui sont ceux qui sont désignés comme salafistes ? Doit-on craindre pour l’avenir de la construction démocratique en Tunisie ? Entretien avec Youssef Seddik, philosophe et islamologue tunisien.
« La« La patience des Tunisiens est à bout, nous allons faire respecter la loi », avait prévenu, début juin, Hamadi Jebali, le premier ministre du parti musulman conservateur, Ennahda. Depuis lundi, les affrontements se sont multipliés en Tunisie. Plusieurs postes de police ont été brûlés, et les forces de l’ordre ont paru parfois dépassées. Mardi, lors d’une conférence de presse, le ministre de l’intérieur a annoncé l’arrestation d'au moins 153 personnes, « extrémistes de gauche et de droite ». Le gouvernement tunisien a autorisé la police à faire usage de balles réelles pour prévenir les troubles. Un couvre-feu nocturne a été décrété mardi sur le grand Tunis et dans quatre régions du pays. Et mercredi, les affrontements se sont poursuivis dans plusieurs quartiers de Tunis, et auraient causé la mort d'un manifestant.