La France arme le Mexique et snobe les droits humains
La visite d’État du président mexicain, invité d'honneur du 14-Juillet, met en lumière les rouages de la fameuse « diplomatie économique » chère à Laurent Fabius : priorité à la signature de contrats, notamment en armement, tandis que les droits de l’homme sont délibérément oubliés.
La lecture des articles est réservée aux abonné·es.
Se connecter
DeDe notre correspondante au Mexique.- Le président Enrique Peña Nieto se serait bien épargné cette humiliation lors de sa première visite d'État en France. Le Chapo Guzman, le plus grand trafiquant de drogue au monde depuis les années 1990, autrefois le plus recherché par le FBI, vient de se faire la belle pour la deuxième fois. Le « nabot », après s’être déjà enfui de sa cellule en 2001 en se cachant dans du linge sale, s'est cette fois-ci volatilisé par un tunnel. La prison de sécurité maximale de l’Altiplano, considérée comme étant l’une des plus sûres du Mexique et dans laquelle croupissait le narcotrafiquant le plus célèbre du monde, n'est donc pas à la hauteur de l'ingéniosité du Chapo, ou de la corruptibilité des agents pénitenciers. Pour le gouvernement de Peña Nieto, l'affront est terrible et l'image à l’international d’un pays gangrené par la corruption est désastreuse. En février 2014, lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision américaine Univisión, le président mexicain déclarait qu’une «nouvelle évasion du Chapo serait impardonnable».