Le monde, sans frontières géographiques ou linguistiques, est l'espace de l'écriture. Romancier et non « écrivain français », tel se revendique Thomas B. Reverdy. Dans son dernier roman, Les Évaporés, il explore le Japon post-Fukushima, le pays qui tente de se reconstruire mais aussi les affaires florissantes nées de la catastrophe puisque « la misère », elle, « est une énergie renouvelable ». Entretien avec l'auteur et extrait du roman en fin d'article.
DansDans son précédent roman, L’Envers du monde (2010), Thomas B. Reverdy explorait l’après 11-Septembre, plaçant son récit sous l’égide d’une phrase de Baudrillard : « Ainsi, devant le Ground Zero, dans les décombres de la puissance mondiale, nous ne pouvons que retrouver désespérément notre image. » Avec Les Évaporés, Reverdy poursuit son interrogation du Power Inferno, de cette « violence du mondial », cette fois du côté du Japon et d’un 11 mars inscrit dans nos mémoires, tsunami, catastrophe nucléaire, « et tous ces gens qui erraient étaient comme à la dérive au milieu des restes de leur monde. La mer s’était retirée, mais il n’y avait plus de port où rentrer ».