Turquie : après le coup d’État raté Enquête

Purges et mesures d’exception déstabilisent l’appareil d’Etat turc

La lutte contre les complices supposés de la tentative de putsch du 15 juillet a profondément déstabilisé l’appareil d’État turc. Les purges ont saigné à blanc certains corps de la fonction publique et font régner l’angoisse parmi les fonctionnaires des écoles, casernes, prisons et tribunaux. Les mesures d’exception décrétées par le gouvernement ont un peu plus éloigné la Turquie des garde-fous de l’État de droit.

Nicolas Cheviron

Istanbul (Turquie), de notre correspondant.-  Le gouvernement turc a franchi dimanche 11 septembre un nouveau palier dans sa plongée vers les abysses de l’anomie, en prononçant le placement sous administration judiciaire de 28 mairies, dans leur très grande majorité gérées jusque-là par le parti pro-kurde DBP. Prise au nom de la lutte contre le terrorisme, la mesure, rendue possible par le régime d’état d’urgence instauré après la tentative ratée de putsch du 15 juillet, concerne principalement des municipalités dont les édiles sont poursuivis pour leur rôle supposé dans le financement de la rébellion kurde, mais n’ont pas encore été condamnés. Des élus se retrouvent ainsi évincés de leur fonction hors de toute décision judiciaire et remplacés, le plus souvent, par des agents préfectoraux.

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