Alors que le pays était en pleine transition politique, des militaires proches de Compaoré ont pris le pouvoir à Ouagadougou. Les intentions des putschistes sont nébuleuses : restaurer l'ancien président Compaoré ou garder le pouvoir pour eux ?
EnEn 2015, on fait toujours des coups d’État à l’ancienne. C’est la démonstration que vient d'administrer la garde présidentielle du Burkina Faso. Après avoir fait irruption en plein conseil des ministres mercredi 16 septembre et pris en otages le président, le chef du gouvernement et quelques ministres, le régiment de sécurité présidentielle (RSP) a officialisé son coup d’État militaire jeudi matin, en appliquant les bonnes vieilles recettes : contrôle des ondes, instauration d’un couvre-feu de 19 heures à 6 heures du matin, fermeture des frontières et une déclaration télévisée en bonne et due forme. Cette dernière, lue à l’antenne par un militaire hésitant ressemble à une caricature de ce genre d’exercice : on y parle de démocratie, de justice et d’élections en même temps qu’on les confisque.