Un flic honnête dans le narco-Etat le plus violent du monde
Trafic de drogue, corruption, violence, impunité sont le quotidien du Honduras, petit pays d'Amérique centrale par lequel transite 80 % de la cocaïne expédiée du sud du continent vers le Mexique et les États-Unis. Mais quelques hommes y font figure d'exception, comme Nelson, nom d'emprunt d'un des plus hauts responsables de la lutte antidrogue, qui raconte ses missions. Un témoignage glaçant.
À cette heure avancée de la soirée, ils sont peu nombreux à oser se promener ou à conduire dans les rues à moitié désertes de Tegucigalpa, capitale du Honduras. Les membres des gangs de maras si, bien sûr, mais ils ont un avantage : ils sont armés jusqu'aux dents. Eux aussi ont peur de la mort. Ici, dans ce jardin d'une maison qui a un jour appartenu à un diplomate chilien et qui est devenu un restaurant à la belle étoile, on entend seulement le bruit lointain des moteurs de voiture. L'établissement est fermé et seul le silence nous accompagne. L'obscurité est si épaisse qu'on y voit à peine. Nos pupilles auront besoin de quelques minutes pour se dilater comme celles d'un chat et que l'on puisse se parler. Jusqu'à cet instant, on n'échange que quelques formules de politesse.