«Al«Al-Jazira n'est pas un instrument de la CIA, d'Israël ou d'Al Qaïda. Elle est le porte-parole averti du Qatar et de son émir ambitieux, Hamad Al Thani, rappelle Khaled Hroub, directeur du programme médias du centre de recherche sur les pays du Golfe de l’université de Cambridge. Après avoir destitué son père en 1995, Al Thani s’est soudain retrouvé confronté à une Arabie saoudite et une Égypte hostiles, dont les élites méprisaient le jeune émir ambitieux et préféraient son père, plus timide. Les Égyptiens et les Saoudiens ont été soupçonnés d’être à l’origine du coup d’État militaire qui a ciblé Al Thani en 1996. En réaction, Al-Jazira, sur instruction du jeune émir, a régulièrement attaqué les gouvernements égyptien et saoudien. (...) Al Thani a mené une politique étrangère agressive et risquée, sans doute parce qu’il croit clairement pouvoir remplir un vide régional. Son soutien, par l’entremise d’Al-Jazira, aux révolutions du printemps arabe – et de la nouvelle génération de dirigeants qu’elles ont engendrée – n’a fait que renforcer la position du Qatar.»