Les violencess'intensifient en Côte d'Ivoire, près de quatre mois après le scrutin présidentiel contesté. Dans un entretien à Mediapart, Sidiki Kaba, président d'honneur de la FIDH, avocat de Gbagbo et de Ouattara dans les années 1990, exhorte les Nations unies à «renforcer» leur mandat pour protéger les populations. L'actuelle mission regarde les civils se faire massacrer. Il est urgent d'aller au-delà, estime-t-il.
SidikiSidiki Kaba est un avocat sénégalais devenu, depuis 2001, le premier Africain élu au poste de président d'honneur de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH). Son parcours en fait un fin connaisseur de la Côte d'Ivoire. En 1992, il fut l'avocat de Laurent Gbagbo, alors à la tête de l'opposition contre le vieux président Félix Houphouët-Boigny et son premier ministre, Alassane Ouattara. Quelques mois plus tard, il prit la défense de Ouattara, attaqué par Henri Konan Bédié en raison de sa «nationalité douteuse» d'«homme du Nord», à la veille de l'élection présidentielle de 1995. Aujourd'hui, Bédié est devenu l'un des alliés de Ouattara, dans le duel qui l'oppose à Laurent Gbagbo depuis le scrutin contesté du 28 novembre 2010.