Livres

La Révolution mise à nu

En ces temps de commémoration des Révolutions russes de 1917, il peut être utile de les aborder par en bas, sans s’attarder sur les théories révolutionnaires. Deux petits livres, écrits par des enthousiastes que la violence et l’arbitraire ont finalement exclus, nous en fournissent l’occasion. Deux textes émouvants où la Révolution est nue, avec ses grandeurs et ses bassesses.

Jean-Yves Potel (En attendant Nadeau)

Ce sont deux témoignages. Deux regards parfois opposés. Née en 1902, Evguénia Iaroslavskaïa-Markon est une jeune femme qui vit les événements adolescente, qui n’accepte rien d’autre que la radicalité ; à 13 ans, annonce-t-elle, elle est « tombée définitivement amoureuse, avec une sincérité enthousiaste, de l’idée de Révolution ». Plus âgé, Zusman Segalowicz est un homme dans la trentaine, un écrivain juif polonais, humaniste, militant du Bund. Il se trouve à Moscou et Petrograd l’été 1917. « Le premier jour de l’extraordinaire liesse russe », il ne descend dans la rue « qu’en qualité de simple observateur, ce que je suis d’ailleurs demeuré jusqu’à la fin », souligne-t-il. Les deux auteurs adhèrent à la colère et au réveil des foules.

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