Le Sinaï égyptien sombre dans la spirale attentats-répression
La région, en proie à une insurrection djihadiste violente depuis la destitution du président Morsi en 2013, est soumise à une forme de blocus imposé par les autorités. L’attentat contre une mosquée aux rituels soufis, qui a fait vendredi plus de 300 morts, met en lumière les échecs de la politique menée par le président al-Sissi.
François Hume-Ferkatadji et Olivia Macadré
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LeLe Caire (Égypte), correspondance.– Ils étaient plus de 500 fidèles, des hommes et des enfants, réunis ce vendredi 24 novembre pour la prière hebdomadaire quand une explosion a retenti devant la mosquée d’Al-Rawdah, un village situé près de la ville de Bir al-Abed, à quarante kilomètres à l’ouest d’Al-Arich, la capitale de la province du Nord-Sinaï. Quand l’Adhan (appel à la prière) a retenti dans les haut-parleurs, quatre 4×4 chargés d’une trentaine d’hommes masqués ont encerclé le lieu de culte et déclenché une première déflagration, avant de faire feu à l'intérieur du bâtiment. « À l’instant où le cheikh a commencé son sermon, ils ont fait sauter un engin explosif devant l’édifice et quand les personnes à l’intérieur ont essayé de s’enfuir, ils les ont abattues », raconte Moamar Sawarka, qui a perdu 11 membres de sa famille dans l’attaque.