La journaliste américaine Barbara Demick propose une fabuleuse enquête, Vies ordinaires en Corée du Nord (éd. Albin Michel, en librairie le 4 novembre), alors que ce pays vient de régler la succession du subclaquant Kim Jong-il. Nous en profitons pour vous proposer un feuilleton à base de vidéos, qui mène au cœur de cet enfer terrestre dirigé par des furieux de père en fils...
Occasion rarissime de découvrir, un verre à la main, Kim Jong-il au naturel: visite du président sud-coréen (octobre 2007).
Kim Jong-il, «Dirigeant bien aimé» selon la phraséologie officielle, est un sac à vin. Il écluse à tour de gosier. Il est sans doute davantage capable de réciter le classement des crus de Bordeaux de 1855 que les Remarques sur la censure (1842) de Karl Marx. Noceur dans l'âme, culbutant des comédiennes à tout va, l'homme est vulgaire. Comme le style de cet article, qui tente d'emblée d'épouser sa brutalité. Pour tout dire, Kim Jong-il est fou à lier. Mais c'est lui qui lie son peuple, devenu lie de l'humanité sous son atroce férule, qu'il tient de son père, Kim Il-sung (sujet de notre prochain épisode) et qu'il lègue à son fils, Kim Jong-eun (sujet de notre précédent épisode).