Interrogé sur les accusations graves qui pèsent sur la Coupe du monde de football au Qatar, le président de la République a esquivé en ressortant la vieille rhétorique de l’apolitisme du sport. Une erreur stratégique, une tartufferie politique et un contre-sens historique.
Comment la Coupe du monde de football a-t-elle été attribuée ? Gâchis écologique, droits humains, pourquoi est-ce le Mondial de trop ? Notre émission spéciale.
Une enquête des médias britanniques « The Sunday Times » et The Bureau of Investigative Journalism affirme que le Qatar aurait tenté de pirater plusieurs personnalités et journalistes jugés trop critiques au sujet de l’attribution du Mondial 2022 à l’émirat. Quatre Français auraient été visés, parmi lesquels Michel Platini et un journaliste de Mediapart. Le Qatar dément.
L’ex-patron du fonds propriétaire du PSG, Sébastien Bazin, a réussi en 2011 à doubler le prix de vente du club parisien à l’Émirat, grâce à l’aide de Nicolas Sarkozy mais aussi de son fils Pierre, alias DJ Mosey. Lesquels ont été par la suite rétribués par le groupe Accor, dirigé par... Sébastien Bazin.
Sans les travailleurs migrants et leur force de travail, la Coupe du monde de football ne pourrait pas avoir lieu au Qatar, et l’émirat gazier ne serait pas ce micro-État richissime devenu incontournable. Mediapart a pu suivre quelques-uns d’entre eux qui ont obtenu le droit de jouer une fois par semaine au football, lors de leur seul jour de repos.
Une enquête judiciaire a mis au jour deux hommes d’influence qui gravitaient autour du PSG et détenaient des données sensibles sur son patron, Nasser al-Khelaïfi. L’un d’entre eux a été détenu pendant neuf mois au Qatar, où il affirme avoir subi des actes de « torture ».
Depuis dix ans, le Qatar finance le « projet Stadia », un programme d’Interpol portant sur la sécurité des grands événements sportifs. En dépit de plusieurs enquêtes pénales pour corruption visant la Coupe du monde au Qatar, ce projet a été étendu jusqu’en 2024.
Que le Mondial de foot se joue au Qatar ou ailleurs, l’exaspération démocratique et sociale face à la crise climatique et à l’inégalité des richesses impose aux grandes compétitions de changer de modèle. Il faut documenter et dénoncer la confiscation du football par des instances sportives et politiques ultralibérales. En espérant que les prises de conscience changeront enfin le cours des événements sportifs.
Un rapport de la police anticorruption montre que Nicolas Sarkozy aurait fait financer a posteriori par le Qatar, en 2011, des prestations de communication réalisées par le publicitaire François de La Brosse pour sa campagne électorale de 2007, puis pour l’Élysée. Aucune d’entre elles n’avait été facturée.
Encore plus invisibilisées que les forçats des chantiers car maltraitées dans l’intimité de foyers privés où elles sont recluses, les travailleuses domestiques subissent des abus et des violations systémiques au Qatar. Deuxième volet de notre enquête au royaume de l’esclavage moderne.
À la pointe de la dénonciation des atteintes aux droits humains au Qatar, Amnesty International appelle à faire pression sur la Fifa pour qu’elle alloue un minimum de 440 millions de dollars à l’indemnisation des petites mains esclavagisées mortes ou vivantes qui ont construit les infrastructures du Mondial de football.
Travail forcé ou non payé, cadences infernales sous des chaleurs extrêmes… Malgré plusieurs réformes amorcées sous la pression, l’émirat demeure pour les travailleurs migrants un voyage en enfer. Premier volet de notre enquête à deux mois de l’ouverture de la Coupe du monde de football.
Une note manuscrite saisie lors d’une perquisition menée par la police anticorruption lie l’embauche de Laurent Platini au rachat du PSG par le Qatar, une opération dont la justice soupçonne qu’elle a été conclue grâce à son père, Michel Platini, lors d’un déjeuner de l’Élysée de novembre 2010.
Des documents montrent que Nicolas Sarkozy a obtenu de l’actuel émir du Qatar qu’il rachète le PSG le 23 novembre 2010, à l’Élysée. À l’issue de ce déjeuner, Michel Platini a annoncé qu’il voterait en faveur de l’émirat pour le Mondial 2022, alors qu’il était jugé réticent la veille par l’Élysée. Nicolas Sarkozy avait organisé le repas pour le convaincre.
Grâce à des documents inédits, Mediapart révèle les coulisses du Qatargate, cette enquête judiciaire pour corruption présumée sur l’attribution au Qatar de la coupe du monde de football 2022. Récit d'une affaire d’États qui mêle arrangements au sommet, football, amitiés, diplomatie et business.
Des SMS révélés par Mediapart montrent que l’ex-numéro 2 de la Fifa Jérôme Valcke a rencontré en secret le patron du PSG et de BeIN Nasser Al-Khelaïfi et l’a remercié pour une montre à 40 000 euros, juste après un vote crucial du 24 février 2015 sur le déplacement en hiver du Mondial 2022 au Qatar. La justice suisse a pourtant classé sans suite l’enquête pour corruption.