Retrouvez dans nos archives l’itinéraire baroque d’une loi rétablissant l’usage de pesticides, à l’initiative des gouvernements Attal, Barnier puis Bayrou, dans le seul but de complaire aux lobbies agricoles et de mettre fin à la fronde paysanne. Impuissants face à une coalition rassemblant Macron, la droite LR et l’extrême droite, les opposants au texte comme les scientifiques ou les militants écologistes tentent malgré tout de faire entendre leurs voix, celles de populations inquiètes pour leur santé.
De nombreuses questions restent ouvertes au lendemain de la censure, par le Conseil constitutionnel, du retour des néonicotinoïdes introduit par la loi Duplomb. Reculs environnementaux et problématiques du secteur agricole sont toujours là.
Les insecticides tueurs d’abeilles ne reviendront pas dans les champs. Cette décision assoit la protection de l’environnement comme principe constitutionnel.
La décision du Conseil constitutionnel sur la loi Duplomb est attendue jeudi 7 août. Le texte, qui a recueilli plus de deux millions de signatures contre lui et fait l’objet d’une mobilisation inédite du monde de la recherche et de la médecine, a donné lieu à une vaste offensive contre la science.
Dans une enquête fouillée, l’historien explique pourquoi la reconnaissance des maladies causées par la pollution atmosphérique a été si lente. Les mêmes mécanismes de fabrique de l’ignorance jouent à plein pour les pesticides, chez les défenseurs de la loi Duplomb.
Le député du Maine-et-Loire Denis Masséglia ne pourra plus participer au marathon de streaming qui récolte chaque année plus de 10 millions d’euros de dons. Le ZEvent a interdit la participation à tous les politiques, sur fond de polémique.
Des scientifiques demandent la censure de la loi Duplomb au nom des savoirs. Les trois saisines du Conseil constitutionnel, qui doit se prononcer la semaine prochaine, estiment qu’elle ne respecte pas le droit de l’environnement. Celui-ci a cependant rarement orienté les décisions du Palais-Royal.
La loi Duplomb, qui réintroduit un pesticide interdit, cristallise dans la société une peur diffuse, celle du cancer. Elle grandit car le nombre de cas augmente, surtout chez les femmes et chez les jeunes. Les présomptions de liens avec certaines molécules se précisent.
La ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, et le président du groupe parlementaire macroniste, Gabriel Attal, veulent s’en remettre à la science et à l’Anses. Or la toxicité de l’acétamipride, la molécule réintroduite par la loi Duplomb, est établie, et l’agence a déjà rendu trois avis sur les néonicotinoïdes.
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De Toulouse à Limoges en passant le Puy-de-Dôme, des députés sont pris pour cibles en réaction à leur position sur la loi de régression écologique votée le 8 juillet dernier.
Une prof de français, un agriculteur, une écrivaine. De Tours à Saint-Malo, en passant par Mauges-sur-Loire, trois parcours différents se rejoignent sur une conviction : la loi Duplomb est une aberration.
Le politiste Vincent Tiberj voit dans le succès de la pétition contre la loi Duplomb une démonstration de force de la démocratie citoyenne et de sa résistance à la droitisation de la vie politique.
Récoltant près de 1,5 million de signatures, la pétition a réussi à dépasser les sphères militantes et écologistes et dévoile la montée en puissance chez les Français des préoccupations en matière de santé environnementale.
Après un processus démocratique bafoué, le succès fulgurant de la pétition contre la loi Duplomb est la démonstration que le rouleau compresseur obscurantiste ne passe pas. La santé est devenue un enjeu majeur dans la population, et il est urgent de l’entendre.
Arrêter progressivement tous les pesticides, visibiliser l’« épidémie » de cancers : c’est ce que cherche à obtenir, avec de nouveaux modes d’action, le collectif Cancer colère. Rencontre avec sa fondatrice, qui a fait irruption dans l’enceinte de l’Assemblée le 8 juillet au moment du vote de la loi « Duplomb ».
Face au succès jamais vu de la pétition demandant l’abrogation du texte, la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet se dit « favorable » à l’organisation d’un débat parlementaire sur le bien-fondé de cette loi. Mais pas avant la rentrée, et son réexamen est exclu.
Droite, extrême droite et Macronie ont voté, lundi 30 juin en commission mixte paritaire, en faveur de la plupart des dispositions sénatoriales de la proposition de loi « Duplomb ». La gauche, en minorité, n’a pas réussi à empêcher la réintroduction des insecticides tueurs d’abeilles.