Pesticides et loi Duplomb : le retour en arrière

Des brouillards toxiques aux pesticides : Alexis Zimmer raconte « la production d’ignorance »

Dans une enquête fouillée, l’historien explique pourquoi la reconnaissance des maladies causées par la pollution atmosphérique a été si lente. Les mêmes mécanismes de fabrique de l’ignorance jouent à plein pour les pesticides, chez les défenseurs de la loi Duplomb.

Mathieu Dejean

À la fin de l’année 1930, un épais brouillard entraîne la mort d’une soixantaine de personnes dans la vallée de la Meuse, en Belgique, et en intoxique des milliers d’autres. L’inspecteur de l’hygiène, le Dr Lacombe, envoyé par le gouvernement belge, enquête et impute très vite cette morbidité à des « causes naturelles » : le froid et la prédisposition des victimes à en subir les effets. Mais les journaux émettent d’autres hypothèses, notamment celle des fumées et des gaz des usines à zinc et d’engrais chimiques.

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