C'est une enquête horsnormes, dont Mediapart commence aujourd'hui la publication. Hors normes parce qu'elle s'appuie sur plus d'une vingtaine dedocuments confidentiels, que nous dévoilerons au gré des sept volets de notresérie. Ces documents apportent des éclairages souvent saisissants sur les dysfonctionnements qui ont plongé les Caisses d'épargne dans une crisesans précédent. Aussi, parce qu'elle vient illustrer certains des mécanismes de lacrise financière qui a secoué la planète avant de se transformeren une crise économique historique. Enfin, parce qu'elle vient confirmer,et même au-delà, le bien-fondé d'une première enquête conduite parMediapart, qui avait fait l'objet d'une rafale de plaintes en diffamation,intentées par l'ancienne direction de la banque contre notre journal – plaintesqui viennent d'être retirées. Puisque le procès que voulait nous intenter la direction des Caisses d'épargne, l'ancienne et la nouvelle, n'aura pas lieu, notre offre de preuves, c'est à nos lecteurs que nous la devons: la voici!
Au beau milieu d'une semaine américaine qui a vu Nicolas Sarkozy discuter avec les grands de ce monde, mardi du climat à New York, mercredi de la gouvernance mondiale devant l'Assemblée générale de l'ONU, avant d'aller à Pittsburgh pour le G-20, jeudi 24 et vendredi 25 septembre, le président de la République s'est cru obligé de parler aux Français. Cocorico. L'avion Rafale? Le «meilleur du monde». Le plan de relance français? «Un des meilleurs du monde». Le chef de l'Etat a balayé l'actualité. Une «pédagogie» qui n'a eu d'autres motifs que de faire sa propre publicité tandis que la situation politique à droite se tend chaque jour un peu plus et que sa popularité s'effondre.
Le voyage de Nicolas Sarkozy dans les monarchies du Golfe a aussi été l'occasion de relancer les affaires et signer des grands contrats. Dassault pourrait enfin y vendre ses avions Rafale. Toute la filière nucléaire française s'est mise en ordre pour obtenir la construction de nouveaux réacteurs EPR. L'Elysée tous ces développements économiques, multiplie les voyages et y dépêche ses émissaires.