La semaine américaine de Sarkozy ou l'illusion des distances
Au beau milieu d'une semaine américaine qui a vu Nicolas Sarkozy discuter avec les grands de ce monde, mardi du climat à New York, mercredi de la gouvernance mondiale devant l'Assemblée générale de l'ONU, avant d'aller à Pittsburgh pour le G-20, jeudi 24 et vendredi 25 septembre, le président de la République s'est cru obligé de parler aux Français. Cocorico. L'avion Rafale? Le «meilleur du monde». Le plan de relance français? «Un des meilleurs du monde». Le chef de l'Etat a balayé l'actualité. Une «pédagogie» qui n'a eu d'autres motifs que de faire sa propre publicité tandis que la situation politique à droite se tend chaque jour un peu plus et que sa popularité s'effondre.
AuAu moins cette émission a-t-elle eu l'avantage de son dépouillement. Un plateau, deux journalistes, trois fauteuils design rouge, une ambition sans cesse rehaussée par une auto-satisfaction qui n'avait sans doute jamais atteint de tels sommets. En décidant de s'adresser directement à l'opinion française, via les journaux télévisés de 20 heures de TF1 et France 2, au beau milieu de sa semaine américaine, Nicolas Sarkozy a clairement manifesté qu'il ne perdait pas de vue l'essentiel: sa popularité, la préparation des élections régionales de 2010 et en suivant sa réélection à la présidence de la République à laquelle il dit ne pas penser.