Ici, des valises vides offertes par des quidams et mises à disposition des migrants. Là, des restaurants de fortune, fermés depuis que la justice a validé l’expulsion des commerces du camp. Au milieu, des associations qui ne baissent pas les bras et tentent d’anticiper le suivi des personnes. Dans la « jungle » de Calais, chacun prépare fébrilement le démantèlement annoncé.
Calais, entre le 17 et le 20 octobre 2016. Les migrants le prononcent à l’anglaise et disent : « Jungle. » La préfecture du Pas-de-Calais, dans ses communiqués, le désigne comme le « camp de la Lande ». Les associations, elles, dénoncent l’existence d’un immense bidonville au cœur de l’Europe. Mais quel que soit son nom, le plus grand taudis à ciel ouvert de France, accueillant entre 6 et 10 000 migrants, est bien appelé à disparaître. Ce n’est plus qu’une question de jours pour que l’État français commence ses opérations de démantèlement.