L’évacuation et la destruction de la « jungle » de Calais, en octobre 2016, n’ont rien réglé. Des centaines de migrants, dans une extrême précarité, tentent toujours le passage vers l’Angleterre. Nos reportages, entretiens et analyses.
Après le naufrage qui a fait 27 morts fin novembre, le ministre de l’intérieur a déclaré vouloir intensifier la lutte contre les passeurs. Depuis deux décennies, ces réseaux ne cessent de déjouer les stratégies de surveillance.
Trois semaines après le naufrage qui a fait au moins 27 morts au large de Calais, le patron de l’Office central pour la répression de l’immigration irrégulière, Xavier Delrieu, détaille le long travail de démantèlement des filières.
Douze jours après le naufrage mortel au large de Calais, le tribunal de Boulogne-sur-Mer jugeait lundi un autre dossier emblématique. Pour avoir participé à l’organisation de traversées, trois hommes ont écopé d’un an à quatre ans de prison ferme, trahis par leurs téléphones et des vidéos diffusées sur TikTok.
Qui sont les vingt-sept hommes, femmes et enfants qui ont péri dans la Manche en tentant de rallier la Grande-Bretagne ? Il faudra des semaines, voire des mois pour les identifier formellement. Pour l’heure, Mediapart a réuni les visages de dix de ces exilés, afghans et kurdes irakiens, portés disparus depuis le naufrage du 24 novembre.
Londres et Paris se renvoient la responsabilité à la suite du naufrage qui a coûté la vie à 27 demandeurs d’asile le 24 novembre. Après une lettre que Boris Johnson a adressée à Emmanuel Macron et publiée sur Twitter, le gouvernement français a désinvité la ministre de l’intérieur britannique lors des pourparlers européens prévus à Calais ce dimanche.
Le naufrage meurtrier survenu le 24 novembre, qui a coûté la vie à 27 personnes, rappelle les risques que les personnes exilées sont prêtes à prendre pour rejoindre les côtes anglaises. En mer, les sauveteurs tentent, eux, d’éviter le plus de drames possible.
Ce mercredi 24 novembre, au moins vingt-sept personnes sont mortes noyées dans le naufrage de leur embarcation au large des côtes calaisiennes alors qu’elles tentaient de rejoindre l’Angleterre. Aucune traversée illégale de la Manche n’avait été aussi meurtrière auparavant.
Au moins vingt-sept personnes ont trouvé la mort dans le naufrage de leur embarcation dans la Manche mercredi 24 novembre, alors qu’elles tentaient de rejoindre la Grande-Bretagne. Les autorités françaises ont aussitôt répondu par des promesses de mesures répressives, alors que celles-ci sont précisément, pour partie tout du moins, à l’origine de la décision des exilés de quitter la France au péril de leur vie.
Depuis le mois de janvier, 17 000 migrants ont tenté de traverser la Manche sur des « small boats ». Les abords de Calais étant particulièrement surveillés, les passages s’effectuent désormais depuis des plages plus éloignées, comme dans le Boulonnais. Les vestiges enfouis dans les dunes ou abandonnés sur la plage, souvent invisibles aux yeux des promeneurs, sont les témoins de ces traversées désespérées vers l’Angleterre.
Jeudi 4 novembre, le prêtre Philippe a annoncé mettre fin à sa grève de la faim. Il l’avait entamée 25 jours plus tôt avec Anaïs et Ludovic, deux citoyens, qui eux la poursuivent, pour dénoncer les traitements subis par les exilés dans le Calaisis. Une tentative de médiation, organisée par le ministère de l’intérieur, a échoué.
Depuis plusieurs semaines, les exilés sont plus nombreux à tenter la traversée de la Manche depuis les environs de Calais. En réponse, le gouvernement britannique a annoncé vouloir refouler les embarcations s’approchant du sud de l’Angleterre.
Depuis 2018, le collectif citoyen Migraction59 permet à des exilés de Calais d’être hébergés en famille le temps d’un week-end, à Calais et jusque dans la métropole lilloise, par « solidarité régionale ».
Mardi 6 avril, dans l’après-midi, plusieurs camps de migrants ont été évacués par les forces de l’ordre alors que personne ne s’y attendait. Le camp surnommé « BMX », pour lequel le tribunal administratif de Lille s’était prononcé contre une expulsion fin mars, a lui aussi été concerné.
Gravement blessé à la tête lors d’une intervention de police à Calais, le 11 novembre 2020, Bhrane G. a passé deux mois à l’hôpital. Ce demandeur d’asile érythréen a déposé plainte et va saisir le tribunal administratif. Une enquête est ouverte.
Depuis cet été, le Royaume-Uni durcit le ton avec la France sur la question migratoire et renforce les mesures d’expulsion des demandeurs d’asile relevant de la procédure Dublin. De retour à Calais, ces derniers sont prêts à retenter leur chance.
Au programme d'À l'air libre: L'universitaire François Gemenne, qui publie On a tous un ami noir, est l'invité de notre émission, consacrée lundi aux migrations. Également au sommaire : entretien avec la capitaine et activiste Carola Rackete, et un retour sur la situation à Calais.