Cela fait presque un an que la « route des Balkans » a officiellement fermé. Pourtant, chaque mois, 900 personnes entrent en Serbie via la Bulgarie ou la Macédoine, dont un tiers de mineurs non accompagnés. La Serbie compte aujourd’hui dix-huit camps de transit, accueillant 7 400 migrants.
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Marija Jankovic
Belgrade. Chaque jour à treize heures, le même spectacle se répète. Des hommes emmitouflés font la queue : c’est l’heure de la soupe. Un épais rata fumant servi dans des barquettes en polystyrène jaune, distribué gratuitement par un petit groupe de bénévoles de l’organisation Hot Food Idomeni. Depuis quelques semaines, la température est tombée sous zéro, jusqu’à moins quinze degrés la nuit. Un linceul de neige couvre le terrain vague au sol défoncé, un parking payant entre des entrepôts ferroviaires désaffectés dans le quartier de la gare de Belgrade, la capitale serbe. Ce jour-là, sous la lumière grise du ciel, environ 900 personnes se mettent à la file. Afghans, Pakistanais… Moyenne d’âge : entre quinze et trente ans.