Hayat Tahrir Al-Cham : paroles de combattants syriens

Né à Idlib, Aiman el-Dij étudiait le droit en Arabie saoudite lorsque la révolution de 2011 a éclaté en Syrie. « J’ai immédiatement décidé que je devais rentrer. Je suis passé par la Turquie, et j’ai participé aux manifestations pacifiques pour le pain et la dignité, avant que les armes n’arrivent sur le terrain. C’est alors que j’ai rejoint le Jabhat Al-Nosra [le nom de la branche syrienne d’Al-Qaïda dont HTC constitue une scission – ndlr]. En 2016, je me suis engagé à Idlib au sein de la direction militaire de Hayat Tahrir Al-Cham et j’ai participé à de nombreux combats. Deux de mes frères, qui se battaient à mes côtés, ont été tués. »

Aujourd’hui âgé de 37 ans, il a été surpris d’arriver aussi vite à Damas. « Nous étions entraînés et préparés, mais nous ne pensions pas que cela se passerait aussi rapidement, sans quasiment tirer une balle. Nous avons fait tomber Assad sans verser de sang et sans désir de revanche, explique-t-il. Lorsque je vivais à Idlib, je pensais que j’étais assiégé, que nos conditions de vie étaient mauvaises. Mais quand je suis arrivé à Damas, j’ai compris que c’était ici que les gens se trouvaient en état de siège. Et que nous vivions mieux dans notre petite ville coupée du monde que dans la capitale de la Syrie. »

Comment envisage-t-il les prochains mois ? « Il reste beaucoup de problèmes de sécurité, mais le futur ne peut être que meilleur que le présent, et encore plus que le passé. J’ai cinq enfants, qui sont à Idlib, et je suis prêt à vivre n’importe où en Syrie du moment que je trouve un travail qui me permette de construire une maison, de les nourrir convenablement et de leur faire faire des études. »