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Nabi Saleh, 9 juin 2023. Haitham Tamimi se recueille sur la tombe encore fraîche de son fils Mohammed, 2 ans, tué par l’armée israélienne.
Au soir du 6 juin, Haitham, chef pâtissier dans un grand hôtel de Ramallah, se rend chez un proche avec son fils. Au même moment, l’armée lance une opération militaire dans le village, alors que la maison d’Haitham n’est située qu’à une centaine de mètres du checkpoint qui sépare Nabi Saleh de la colonie d’Halamish. Très vite, la voiture est prise pour cible et les balles sifflent dans l’habitacle. « Ils ont tiré sans prévenir ! Il n’y a eu aucune sommation. Je me suis tourné vers mon fils et je l’ai vu, la tête penchée, couvert de sang », se souvient le père, les yeux humides.
Ce village de six cents âmes est connu pour sa longue histoire de résistance non violente face à l’occupation. « Ici, chaque parent sait que son enfant risque un jour d’être arrêté ou tué, mais pas de cette manière, pas un enfant de 2 ans. Je sais qu’il n’y aura aucune justice pour ce crime », dénonce Haitham.
La jeunesse palestinienne face à la violence
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La Palestine fait face à un regain de violence de la part des forces d’occupation israéliennes. L’ONU a déclaré l’année 2022 comme la plus violente depuis la fin de la seconde intifada en 2005. En Cisjordanie occupée, 25 enfants ont été tués depuis le début de l’année et 168 mineurs sont encore détenus dans les prisons israéliennes. Des enfants coupables à la naissance, car palestiniens, qui grandissent ensuite dans un climat de violence et d’humiliation.
Arthur Larie (Photos) et Bastien Massa (Textes)
19 juillet 2023 à 13h00