La preuve par l’image

10 photos

Un membre du gouvernement qui barbote dans la piscine d’un marchand d’armes suspecté d’être l’un des convoyeurs de l’argent noir de la droite française : quand Mediapart publie, à l’été 2011, la photo de Jean-François Copé dans la résidence secondaire de Ziad Takieddine, au Cap d’Antibes, c’est comme une évidence. Un cliché, quelle que soit sa pauvreté “esthétique”, en dit parfois plus que n’importe quel article.

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  1. Document Mediapart

    Un membre du gouvernement qui barbote dans la piscine d’un marchand d’armes suspecté d’être l’un des convoyeurs de l’argent noir de la droite française : quand Mediapart publie, à l’été 2011, la photo de Jean-François Copé dans la résidence secondaire de Ziad Takieddine, au Cap d’Antibes, c’est comme une évidence. Un cliché, quelle que soit sa pauvreté « esthétique », en dit parfois plus que n’importe quel article. Ainsi, cette photo, qui suscite autant les railleries que l’indignation dès sa publication, permet de lever un voile sur une part invisible de la vie politique. Elle montre même, au sens étymologique du terme, l’obscène : soit ce qui est hors la scène. C’est la preuve d’une relation secrète, d’une intimité inavouée. D’un problème au sommet de l’État. La photo de Copé dans la piscine de Takieddine, protagoniste central des affaires Karachi et Sarkozy-Kadhafi, est d’autant plus bavarde que quelques mois après avoir été prise (août 2003), le premier deviendra ministre du budget tandis que le second continuera ses affaires, qui prospèrent grâce à la fraude fiscale et aux montages offshore, sans n’être jamais inquiété par les services de Bercy. Mieux : la piscine dans laquelle s’était baigné le ministre appartient à un ensemble résidentiel officiellement propriété de deux sociétés luxembourgeoises, elles-mêmes sous la coupe d’une entité au Panama, derrière laquelle se cache secrètement Ziad Takieddine. Le but ? Ne pas payer d’impôts en France. C’est cette photo qui a donné l’idée au service « enquêtes » de Mediapart de La Preuve par l’image, l’exposition que vous allez découvrir. Nous nous sommes en effet rendu compte, en treize ans d’existence de Mediapart, combien ce type de photo, certes amateur mais à très forte valeur documentaire, a pu irriguer notre travail journalistique. Dans des domaines aussi divers que les affaires politico-financières, les abus du pouvoir, les violences policières, la fraude fiscale, les violences sexuelles, les dérives de l’extrême droite ou la gestion de la crise sanitaire, une image permet de dévoiler ce qui était caché. Avec l’aide du directeur photo de Mediapart, Sébastien Calvet, et le concours de l’agence de graphisme Apax Creative, La Preuve par l’image regroupe au total dix-neuf sujets qui permettent de regarder notre travail d’enquête sous un angle nouveau. Mais avec toujours le même objectif : voir le monde tel qu’il est.

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