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Aline Popel, travailleuse sociale, 63 ans, et Malika Zediri, au chômage, 55 ans. « On n'est arrivées que ce soir pour des raisons pratiques, mais on voulait se bouger dès le début du mouvement. La loi El Khomri est bien sûr l’objectif premier, l’élément rassembleur. Mais en réalité, c'est l'ensemble du pays qui est coincé, la situation des chômeurs le montre bien… Il faut recréer et ressouder la gauche : on nous la fait à l’envers sur toutes les questions sociales, sur les Roms, les banlieues ou le logement. On vit dans une société du rejet : le rejet des ''sans'' et des ''trop''. Comment est-ce que l’on pourrait avoir envie de bosser ? Il n’y a aucune considération pour les travailleurs ! Et les précaires, aujourd’hui, doivent se justifier de leur volonté de sortir de la pauvreté ! Grâce aux ''Nuits debout'', on se reparle enfin, on invente ensemble, il y a des idées qui émergent. C'est normal : ce n’était plus possible que les gens restent seuls ! Ici on essaie de refaire peuple ensemble, on crée quelque chose qui interpelle tout le monde, qui ne peut laisser indifférent. Tout ça promet un joli mois de mai ! »
«Peut-être que l’on assistera au Printemps de Paris!»
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Sur la place de la République à Paris samedi soir, ils étaient plusieurs centaines à braver la pluie et à se rassembler, pour la dixième « Nuit debout » consécutive. Venus en famille, avec des amis, ou entre militants, ils disent tous leur envie de se battre, bien au-delà de la loi El Khomri, leur joie de se retrouver autour d'un ras-le-bol commun et de voir la société se mobiliser, enfin, après des mois d'apathie. Paroles de « Deboutistes ».
Amélie Poinssot et Timothée Aldebert
10 avril 2016 à 09h42