Plan contre les discriminations à l’emploi, suppression de certaines aides aux familles… La majorité présidentielle jure vouloir apporter une réponse politique aux émeutes, mais se garde d’affronter l’essentiel : les pratiques des forces de l’ordre.
De la patronne des députés Renaissance, qui profite de l’attaque pour faire taire les oppositions, à l’extrême droite, qui remet sur la table son agenda xénophobe et suprémaciste, il ne s’est pas passé quelques heures jeudi avant que les surenchères et l’indécence envahissent les réseaux comme les plateaux.
Les Républicains ont annoncé dimanche deux propositions de loi pour durcir les conditions d’immigration. Le gouvernement, qui travaille à son propre texte, poursuit sa droitisation express. À l’extrême droite, on crie au copié-collé.
En 1973, Georges Pompidou vit sa dernière année à l’Élysée et la France assiste, médusée, à la fin de règne d’un président déclinant. S’il reste associé aux « jours heureux » du pays, l’ancien chef de l’État n’a laissé qu’une empreinte légère dans la droite contemporaine. Une absence qui en dit long sur les errements de cette dernière.
Jadis cantonné à la marge la plus droitière de son camp et à ses obsessions pour la sécurité et l’identité, Éric Ciotti a été élu président du parti Les Républicains, en construisant, contre toute attente, une candidature rassembleuse.
L’ensemble des partis conservateurs en Europe a tendance à perdre du terrain électoral et à se radicaliser vers la droite. Dans le cas français, ces deux phénomènes sont particulièrement exacerbés.
Pour l’unique débat télévisé de la campagne, les candidats à la présidence du parti Les Républicains ont tenté de faire entendre des différences minimes ou tactiques. La soirée a surtout donné à voir l’absence d’idées nouvelles et renforcé le statut de favori d’Éric Ciotti.
Emmanuel Macron a commencé mardi sa consultation des forces politiques par le parti Les Républicains, dont le ralliement lui permettrait d’obtenir la majorité absolue à l’Assemblée nationale. La droite d’opposition refuse toutefois de sauver le « Titanic » macroniste, avec 2027 en tête.
Menacée de disparition, la droite LR espère limiter la casse aux élections législatives. Comme ses collègues, dont 70 sont candidats, Aurélien Pradié, le secrétaire général du parti de droite, mise sur son ancrage et sa notoriété locale pour rempiler au Palais-Bourbon. Quitte à déconnecter la campagne des enjeux nationaux.
L’affaire Damien Abad concerne d’abord la majorité d’Emmanuel Macron qui l’a promu ministre. Mais elle interpelle aussi son ancien parti, Les Républicains, alors que plusieurs élus affirment avoir été alertés de longue date.
Malgré la perspective d’une nouvelle débâcle aux élections législatives, la direction du parti Les Républicains refuse de se rallier au président réélu. Une posture qui pourrait vite devenir intenable : dans le sillage de Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé, des grands maires et présidents de région LR tendent la main à Emmanuel Macron.
Emmanuel Macron a largement évolué au cours des cinq dernières années. De Paul Ricoeur à Pierre-André Taguieff, du « marchisme » au « nawakisme », le président-candidat a rabougri son système de pensée, tout en faisant mine de cultiver l’éclectisme.
À une semaine du deuxième tour, le président sortant s’est directement adressé aux électeurs de gauche, notamment les plus jeunes, que son projet rebute. Pour battre Marine Le Pen, il leur promet un quinquennat 100 % écolo et parle de « l’avenir en commun ».
Convaincu de la disparition du « front républicain », Emmanuel Macron transforme la campagne d’entre-deux-tours en un référendum pour ou contre son projet. Ce faisant, il continue de nourrir l’idée selon laquelle le programme néofasciste de Marine Le Pen constituerait une alternative.
Au lendemain de la lourde défaite de Valérie Pécresse, le parti Les Républicains s’est accordé sur une consigne de vote ambiguë en vue du second tour. En interne, plusieurs lignes s’opposent quant au positionnement à adopter vis-à-vis d’Emmanuel Macron.
La candidate LR est arrivée en cinquième position à l’élection présidentielle, recueillant 5 % des voix. Une lourde défaite qui interroge sur l’avenir de la droite traditionnelle, menacée d’implosion. Déjà, dimanche soir, s’esquissaient des stratégies opposées en vue du second tour.