Mediapart a passé au crible l’ensemble des décorations attribuées par Gérald Darmanin dans ses différentes fonctions gouvernementales depuis 2017. Les résultats sont sans appel : 84 % des élus décorés appartiennent au camp politique du ministre.
Sous le coup d’une enquête pour « favoritisme » quand il était chargé des outre-mer, le ministre des armées a aussi acheté à l’époque, à grands frais, un stock de livres à un ancien membre de l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron, Max Dubois, aujourd’hui chargé de mission auprès de Manuel Valls.
Avant sa promotion comme ministre déléguée au commerce et à l’artisanat, Véronique Louwagie a longtemps détenu des parts dans des exploitations agricoles. Oreille attentive aux lobbys agro-industriels, elle s’en est fait le relais sur les bancs de l’Assemblée lorsqu’elle était députée.
L’ex-premier ministre a été condamné mardi à quatre ans de prison avec sursis, cinq ans d’inéligibilité, une amende et des dommages et intérêts pour l’emploi fictif de son épouse à l’Assemblée.
Des centaines de documents échangés entre 2019 et 2020 démontrent qu’une douzaine de membres du cabinet de Jean-Luc Moudenc, salariés par la collectivité, ont participé à la campagne pour la réélection du candidat LR. Une mobilisation qui pourrait se révéler illégale.
Le haut fonctionnaire chargé de contrôler un des opérateurs des Jeux de Paris 2024 avait vendu des prestations auprès de ce même établissement. Il a été condamné à l’issue d’une procédure de « plaider-coupable ».
Une enquête pour favoritisme, prise illégale d’intérêts et recel vise deux expositions confiées par Sébastien Lecornu au journaliste Jean-Claude Narcy lorsqu’il était ministre des outre-mer. Le ministre est mis en difficulté par des messages passés sur la liste WhatsApp du cabinet.
Selon les informations de Mediacités, la Commission des comptes de campagne a retoqué plusieurs factures payées par l’ancienne tête de liste du parti Reconquête lors du scrutin européen de 2024. Mediacités les a consultées. Plusieurs d’entre elles ont été émises par des proches de l’eurodéputée d’extrême droite liés à l’Issep, son école implantée à Lyon. C’est le cas notamment du député RN Thibaut Monnier.
Depuis plus de dix ans, la ministre a toujours contesté tout lien d’intérêts avec le groupe énergétique lorsqu’elle était députée européenne. Une enquête du « Nouvel Obs » et de France 2 montre pourtant qu’elle aurait reçu 300 000 euros de l’entreprise.
L’ancien patron du PS Jean-Christophe Cambadélis a été condamné en appel le 20 mai à 8 mois de prison avec sursis pour avoir utilisé à des fins personnelles 114 057 euros issus de ses frais de mandat parlementaire, à l’issue d’un « plaider-coupable » à la française qui n’existe que depuis quelques mois.
Annick Petrus, sénatrice Les Républicains de Saint-Martin, a été contrôlée par la douane le 4 mai avec 110 cartouches de cigarettes non déclarées. Elle a dû régler une amende de 4 900 euros et s’est vu confisquer ses 14 250 euros de marchandise.
Le maire de Grenoble est accusé d’avoir fait transiter 400 euros en cash chaque mois, pendant près de trois ans, à sa première adjointe d’alors, Élisa Martin, désormais députée LFI. Révélée l’an dernier mais invisibilisée par la dissolution, l’affaire embarrasse aujourd’hui Les Écologistes, alors que le parti vient d’élire Éric Piolle comme porte-parole.
L’ex-RN Christine Engrand et l’Insoumis Andy Kerbrat seront également sanctionnés financièrement pour avoir fait un mauvais usage de leur enveloppe parlementaire. Il s’agit de la sanction la plus élevée permise par le règlement de l’Assemblée nationale.
Soupçonné de conflit d’intérêts et de harcèlement moral, Vincent Mahé a été démis de ses fonctions de direction chez CDC Habitat. Selon nos informations, il a poursuivi ses activités immobilières avec les mêmes acteurs et les mêmes pratiques, alors qu’il était revenu au Conseil d’État.
Les dernières données statistiques du ministère de l’intérieur et de l’Agence française anticorruption confirment la forte hausse des atteintes à la probité en France, tous délits confondus. Les responsables politiques continuent de regarder ailleurs.
En réponse aux révélations de Mediapart, Andréa Kotarac affirme qu’il n’a pas cumulé les fonctions de porte-parole de Marine Le Pen et d’assistant parlementaire européen en 2022. Il assure avoir « renoncé au porte-parolat » pour respecter les règles. Les preuves publiques du contraire ne manquent pourtant pas.