Le « territoire d’outre-mer » traverse une crise politique et coutumière. Pénuries de produits essentiels, conflits sociaux et divisions sont les conséquences de l’immixtion dans l’organisation ancestrale de l’archipel océanien de l’Administration supérieure, équivalent local de la préfecture.
Génératrice de profondes inégalités et d’un ressentiment perceptible dans tout l’outre-mer, la sur-rémunération des fonctionnaires profite à un petit nombre de privilégiés et à la France elle-même. Dernier volet de notre série sur les conséquences contemporaines du « supplément colonial ».
Le territoire de Wallis-et-Futuna, administré par la France avec le soutien des monarchies locales, détient le record de la sur-rémunération des fonctionnaires. L’économie y dépend à 95 % des transferts d’argent public, mais le système ne fonctionne plus.
La France entretient la hausse les prix du transport aérien, au détriment des citoyens « non sur-rémunérés » littéralement assignés à résidence sur leur île ou en Guyane enclavée. Deuxième volet de notre série sur les conséquences contemporaines du « supplément colonial ».
Dans le département de l’océan Indien, le Smic et les minima sociaux sont inférieurs à ceux de la métropole. Les fonctionnaires, au contraire, y touchent un salaire augmenté de 43 %. Premier épisode de notre série sur la sur-rémunération des employés de l’État dans les outre-mer.
En organisant mardi 18 juillet un comité interministériel outre-mer (CIOM), la première ministre a tenté de répondre à la crise démocratique et sociale qui secoue les territoires ultramarins. Les élus sont circonspects, voire franchement hostiles, face à une liste de promesses vagues et extrêmement techniques dévoilée par Matignon.
Une commission d’enquête de l’Assemblée nationale tente de faire la lumière sur les écarts de prix entre la métropole et les territoires ultramarins. Au fil de ses auditions, elle a mis au jour un système de prédation dont personne ne veut assumer la responsabilité.
Arrivés en tête du second tour des élections territoriales à Tahiti dimanche, les indépendantistes du Tavini huiraatira entendent remédier aux inégalités criantes dans les cinq archipels, sans perdre de vue leurs objectifs d’indépendance de la France à très long terme.
Le deuxième tour des élections territoriales doit se tenir dimanche dans les archipels polynésiens. Arrivés en tête du scrutin il y a quinze jours, les indépendantistes du Tavini Huiraatira font face à des autonomistes, partisans d’un lien étroit avec la France, divisés et affaiblis.
De La Réunion à Tahiti, en passant par la Guadeloupe et la Martinique, la mobilisation syndicale contre la réforme des retraites ne faiblit pas. Au risque, sur place mais aussi à Paris, d’un élargissement des revendications à des causes spécifiques aux territoires ultramarins.
Élus ultramarins et oppositions locales à la réforme des retraites dénoncent de futurs changements non pensés pour ces territoires, où les écarts de niveaux de vie avec les retraités de France métropolitaine sont déjà abyssaux.
Seize ans après les premières plaintes et huit mois après la fin de l’enquête, un non-lieu a été prononcé lundi 2 janvier dans le scandale de l’empoisonnement des écosystèmes au chlordécone, un pesticide abondamment utilisé dans les bananeraies jusqu’en 1993 en Guadeloupe et en Martinique.