Un quart des apprentis sont exposés à un produit cancérogène dans leur entreprise, et ils sont 90 % dans certaines filières : carrosserie, rénovation des bâtiments, esthétique, coiffure... Alors que le gouvernement a fait de l’alternance une priorité, la prévention n’est souvent pas au rendez-vous.
À la suite de plusieurs accidents graves, dont un mortel, en 2021 et 2022, les représentants du personnel de SNCF Réseau ont demandé une expertise sur les « risques professionnels » liés au titanesque chantier du Charles-de-Gaulle Express. L’entreprise a multiplié les procédures judiciaires, repoussant la mise en œuvre de l’étude.
Moins d’un cancer professionnel sur dix est reconnu comme lié au travail, parce qu’il faut prouver l’exposition des salariés à des produits toxiques, des dizaines d’années plus tard. L’État manque de volonté pour contraindre les patrons à conserver les dossiers. Des initiatives militantes tentent de garder cette mémoire.
Malgré de récentes améliorations, les mères en situation de handicap restent confrontées à de multiples difficultés pratiques et aux a priori négatifs de nombreux professionnels. « Il faut mener un travail de dé-stigmatisation de l’entraide », explique Charlotte Puiseux, du collectif Les Dévalideuses.
Depuis 2014, la consultation du risque de l’Institut Sainte-Catherine accompagne les patients atteints de cancers du poumon, dans la démarche de reconnaissance en maladie professionnelle. Une initiative unique en France, mais à la pérennité fragile.
L’exécutif décidait, il y a un an, d’appliquer à certaines occupations illicites de terrains le système des « amendes forfaitaires » – ces condamnations expresses sans procès. L’expérimentation n’est « pas concluante », concède aujourd’hui le ministre.
La sous-traitance est toujours plus utilisée par la SNCF pour accompagner les personnes en situation de handicap. Cela se traduit souvent par une dégradation de leurs conditions de voyage, et c’est particulièrement vrai en cas d’aléas de circulation.
Se faire livrer le plus vite possible, sans payer plus. Pour répondre aux besoins créés par l’e-commerce, le secteur de la livraison de colis repose largement sur la sous-traitance. Au prix de toujours plus de pression et d’heures supplémentaires parfois non payées pour les chauffeurs-livreurs.
Créée en 2015, la conciergerie de quartier est devenue la première entreprise d’insertion par le travail indépendant. Les « Lulus » sont des autoentrepreneurs : tous disent apprécier la souplesse de leur cadre de travail, mais ce dernier n’offre pas une protection sociale complète.
Le gouvernement vante la revalorisation des pensions agricoles. Or, non seulement il n’en est pas à l’origine, mais les amendements portés par sa majorité en ont largement réduit la portée et ont échoué à résorber les inégalités femmes-hommes.
Si la préparation des fêtes de fin d’année y fait grimper en flèche le nombre d’intérimaires, le recours au travail temporaire est une réalité incontournable chez le géant de l’e-commerce. Les agences d’intérim ont même leurs propres locaux « on site » dans les huit entrepôts français.
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