Entre incompréhensions et refus de s’adapter, les entreprises font encore largement subir un parcours du combattant aux porteurs de handicap. Et les difficultés sont parfois plus fortes pour les handicaps non détectables si le porteur n’en parle pas. Ils représentent pourtant 80 % des cas.
Dans un contexte d’austérité budgétaire et de lutte contre la fraude, la suppression de l’aide individuelle régionale vers l’emploi (Aire), qui devrait être entérinée le 26 novembre, s’inscrit dans le recentrage de la formation vers la seule réponse aux besoins de main-d’œuvre des entreprises.
Du fait de leur précarité, les salariés intérimaires sont deux fois plus exposés aux accidents du travail. Le combat pour protéger leur santé et leur sécurité se mène notamment sur le terrain juridique. Début juillet, un décret a durci les règles pour les entreprises qui y font appel.
Professionnelles du ménage et de l’esthétique, hôtesses de l’air... elles risquent davantage de déclarer un cancer lié à leur travail. Mais le faire reconnaître est quasiment impossible. La faute au manque de recherches, à la précarité et aux stéréotypes.
En Île-de-France, la plateforme qui traite les demandes d’aide individuelle régionale vers l’emploi (Aire) est suspendue depuis le 9 janvier, officiellement en raison de fraudes. Une réorientation des aides pourrait être décidée le 28 mars. L’avenir de certains organismes de formation est en jeu.
Ils disent avoir dû payer des milliers d’euros pour venir travailler dans le Vaucluse. Logés dans une maison sans eau ni électricité, ils n’auraient reçu presque aucun salaire. Une enquête est ouverte pour « traite d’êtres humains » et « travail dissimulé ».
Si la transition vers la voiture électrique ne déclenche pas pour l’heure de plans massifs de licenciements chez Renault ou Stellantis, leurs personnels s’inquiètent des conditions de travail qui se dégradent, et d’être transférés dans des filiales ou des joint-ventures.
Un quart des apprentis sont exposés à un produit cancérogène dans leur entreprise, et ils sont 90 % dans certaines filières : carrosserie, rénovation des bâtiments, esthétique, coiffure... Alors que le gouvernement a fait de l’alternance une priorité, la prévention n’est souvent pas au rendez-vous.
À la suite de plusieurs accidents graves, dont un mortel, en 2021 et 2022, les représentants du personnel de SNCF Réseau ont demandé une expertise sur les « risques professionnels » liés au titanesque chantier du Charles-de-Gaulle Express. L’entreprise a multiplié les procédures judiciaires, repoussant la mise en œuvre de l’étude.
Moins d’un cancer professionnel sur dix est reconnu comme lié au travail, parce qu’il faut prouver l’exposition des salariés à des produits toxiques, des dizaines d’années plus tard. L’État manque de volonté pour contraindre les patrons à conserver les dossiers. Des initiatives militantes tentent de garder cette mémoire.
Malgré de récentes améliorations, les mères en situation de handicap restent confrontées à de multiples difficultés pratiques et aux a priori négatifs de nombreux professionnels. « Il faut mener un travail de dé-stigmatisation de l’entraide », explique Charlotte Puiseux, du collectif Les Dévalideuses.
Depuis 2014, la consultation du risque de l’Institut Sainte-Catherine accompagne les patients atteints de cancers du poumon, dans la démarche de reconnaissance en maladie professionnelle. Une initiative unique en France, mais à la pérennité fragile.
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