Arts Entretien

A Avignon, l’argentin Federico Leon décortique les mécanismes de la mémoire

Le 61e festival d'Avignon, qui s'est ouvert mardi 7 juillet, fait la part belle à de prestigieux cinéastes, d'Amos Gitaï (avec Jeanne Moreau, en ouverture) à Christophe Honoré. Porosité entre les disciplines, confirmée par la présence, plus discrète mais tout aussi précieuse, de l'argentin Federico Leon, lui aussi auteur de pièces et de films. Sa nouvelle création, Yo en el futuro [Moi dans le futur], décortique les mécanismes de la mémoire familiale. Elle sera l'un des tours de force d'Avignon. Entretien.

Ludovic Lamant

Pourquoi fait-il du théâtre ? Dans la préface à ses Registres, compilation d'œuvres de jeunesse, Federico Leon avoue : «A quoi cela sert-il ? Avant tout à poursuivre encore et toujours l'analyse de moi-même.» Venant d'un auteur argentin, la remarque est à deux doigts du cliché. Elle surprend d'autant plus que le protéiforme travail de Leon, 34 ans, dramaturge et cinéaste, s'est construit tout entier à l'encontre de certains automatismes argentins. En égratignant les maîtres respectés et les gloires fanées du théâtre local. En se moquant des effets de mode dont ont profité, lui compris, les artistes argentins à l'international, après la crise de décembre 2001. En refusant d'enfermer ses pièces dans des grilles d'interprétation argentino-argentines trop envahissantes.

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