En 2010, Maylis de Kerangal, prix Médicis pour Naissance d’un pont, récemment prix Landerneau pour ce Tangente vers l’Est, faisait partie d’un voyage organisé pour écrivains (voir en Prolonger). Plus de 9 000 kilomètres à bord du Transsibérien, Moscou-Vladivostok. « Et je percevais dans le grincement perpétuel des roues/ Les accents fous et les sanglots /d’une éternelle liturgie »... Presque un siècle après Cendrars, on avait aimablement baptisé le train de son nom. Lui qui disait, «qu'est-ce que ça peut faire, que je n'aie pas pris le transsibérien, puisque je vous y ai tous emmenés...» Le voyage n’était pas le même, de toute façon, loin de la guerre, de la seconde et troisième classe… De cela, Maylis de Kerangal a vite pris la mesure. De l’entrevu, du parcellaire, de l’incompris, de la barrière linguistique, elle a fait un récit.
Maylis de Kerangal et Iouri Bouïda brûlent le dur
Maylis de Kerangal détourne la contrainte et donne un roman en muet, récit d’une brève rencontre à bord du Transsibérien en 2010. Iouri Bouïda, dont le fulgurant Train zéro reparaît chez Gallimard, fait de la station 9 la gare de toutes les interrogations. Et tous deux embarquent le lecteur. Salon du livre.
17 mars 2012 à 11h18